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3 ?2 MEMOIRES DE PIERRE DE L'ESTOILE.
lui dit : ff Mon pere, laissés-moi là ces gens, et ne vous « y arrestés point : car tout ce qu'ils remuent, c'est de « grande peur qu'ils ont d'estre pendus; et si ai doute « à la fin qu'ils en passeront par là. »
Ce jour, fust desbouchée à Paris la porte Neufve , pour aller le lendemain à Surene à la conference.
Le jeudi vingt-neuvième de ce mois, la conference commença à Surene, où les uns et les autres s'embrassèrent et s'accolèrent, avec grande demonstration de réconciliation et amitié. M. de Rambouillet seul, pour l'opinion que ceux de Paris avoient conceue qu'il estoit un des principaux motifs et conseillers de la mort de ceux de Guise, demeura sans caresse, et ne fit-l'on semblant de le congnoistre. De quoi il fust tellement indigné qu'il en pleura.
Au sortir de la porte Neufve, un grand peuple amassé pour voir sortir ceux de la conference cria tout haut : a La paix! Benis soient ceux qui la procurent et la défie mandent! disoient-ils. Maudits et à tous les diables « soient Ies autres ! » Ceux des villages par où ils pas sent se mettent à genoux, et leur demandent la paix à jointes mains.
Ce jour, Senault dit tout haut dans le Palais que c'estoient des canailles que les politiques, qui rejettoient sur les Seize les placcards dont ils estoient aucteurs eux mesmes; et ce, afin de plus en plus disgracier les bons catholiques.
Le vendredi dernier de ce mois, on retourne encores à la conference : de quoi les prédicateurs crient et se formalisent. Les Seize en enragent, les gens de bien s'en resjouissent, et la voix du peuple pour la paix se renforce.
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